Virginia Woolf revisitée sur scène
17 novembre 2014, Magalie Raymond
Ayant passé par Une vie pour deux,
L’imposture, Les pieds des anges et Bashir Lazhar, Évelyne de la
Chenelière nous présente cette fois-ci Lumières, lumières, lumières, inspiré
du roman Vers le Phare de Virginia Woolf. Tout comme ses autres textes
scéniques, l’émoi et la condition humaine se retrouvent dans la recette au
travers de deux personnages féminins qui expriment leurs pensées et états d’âme
sans censure.
Lily Briscoe et Madame Ramsay sont deux femmes aux
ambitions très différentes, mais qui ont un point en commun apportant une
longue discussion entre elles. Les deux s’interrogent sur le temps. Pas
seulement celui qui passe, mais aussi les temps de verbes, sur comment bien les
utiliser pour parler de leurs êtres chers. Elles refont vivre par leurs
paroles, les souvenirs qui vivent encore en leur être. Le texte étant plutôt
complexe dans ses intentions peut paraître plutôt difficile à cerner, mais
lorsque déchiffré, laisse le spectateur touché.
Crédit photo: Caroline Laberge |
Étant une petite salle de
présentation, leur voix se faisait bien entendre de tous. Le décor plutôt
simple se trouve non seulement suffisant, mais très intéressant en plus. Le duo
de miroirs et de projection de la mer donnait un effet très hypnotisant qui
mettant l’emphase sur les actrices plutôt que par simple but d’épater la salle.
Lors de la pièce, Anne-Marie Cadieux et Évelyne Rompré se déplacent en face de
cette projection, mais aussi en arrière de celle-ci. L’effet des ombres des
silhouettes donne un effet visuel calme et plaisant à l’œil. Le spectateur a
même l’impression à un certain moment qu’Anne-Marie Cadieux est debout au beau
milieu de la mer.
Le choix des costumes aidait aussi à mettre en valeur
ces silhouettes, avec la simple utilisation de robes blanches légères.
Il ne semblait pas avoir de musique — et si c’était le cas, elle se fondait
extrêmement bien à la pièce pour ne pas être remarquée — ou même d’effets
sonores, et pourtant il n’y eut pas de vide. Vraiment, les deux personnages
emplissaient la salle à elles seules, tous les regards braqués sur leur
personne.
Il est important de mentionner les miroirs qui
reflétaient Évelyne Rompré et Anne-Marie Cadieux sur plusieurs angles,
apportant dans l’effet visuel une certaine intimité voir de la vulnérabilité à
leur jeu. Il peut donc être conclu que le fond et la forme dans cette pièce-ci
étaient en parfaite harmonie.
Lumières, lumières, lumières
Texte : Évelyne de la Chenelière
Mise en scène : Denis Marleau
Du 11 novembre au 6 décembre, Théâtre ESPACE GO
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