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22 nov. 2014

Entrevue

Vincent Duhaime-Perreault : hauts et bas du domaine musical

17 novembre 2014, Joanie Duquette, Tranches de culture
Avec la collaboration de Magalie Raymond, Marie-Ève Ledoux, Karolane Messier et Laurence Lacoste.

      Le milieu de la musique a beaucoup évolué depuis quelques années. De plus en plus de gens peuvent produire de la musique à moindre coût comparativement à ce qui se faisait avant. « Pour 2 000 $, tu peux être solidement équipé avec une bonne qualité. [...] Ça a démocratisé parce qu’il y a plus de personnes qui ont accès à ça. », explique Vincent Duhaime-Perreault, un guitariste de formation en jazz de l’Université de Montréal. Le jeune artiste est très polyvalent et participe à beaucoup de projets pour gagner son pain, mais il ne fait pas que ça! Il est aussi compositeur et il enseigne son art à quelques élèves.

Une évolution artistique

Vincent Duhaime-Perrault dans son studio maison.
Crédit photo: Karolane Messier
     Duhaime-Perreault s’initie à la musique à un très jeune âge par sa famille qui en écoutait beaucoup. Enfant, son jeu préféré était de se créer un groupe de musique avec des instruments faits maison. C’est dans son adolescence avec le rock des années 80-90 que la guitare entre dans sa vie. Tranquillement, il concrétise son rêve d’être musicien en devenant étudiant en musique au cégep de Drummondville et ensuite à l’Université de Montréal en guitare jazz. Son expertise n’est donc pas à discuter. « Déjà à l’époque [de l’université], je faisais ça pour gagner mes sous », nous a-t-il raconté.

La numérisation profitable


      Depuis l’enfance de notre guitariste, bien des choses ont changé. Il explique que de nos jours, il est beaucoup plus facile de posséder un studio qu’il y a quelques années. Nous n’avons « plus besoin d’avoir environ 50 000 ou 60 000 $ pour produire de la musique. Juste besoin d’un portable et du savoir-faire. » Tout est numérique et tout se fait par ordinateur. Plus besoin d’un gros studio d’enregistrement très coûteux et d’un million de boutons pour modifier le son des instruments. C’est entre autres grâce à cette simplicité que la musique est « démocratisée ». Le marché musical s’en trouve plus diversifié et foisonnant.



 

Une médaille a deux faces


      Toutefois, il ne faut pas s’imaginer que la vie de musicien ne comporte que de bonnes choses. Elle a son lot de désavantages comme tous les métiers. D’ailleurs, Duhaime-Perreault fait remarquer que dans l’industrie de la musique « il y a une sorte de clique de gens qui sont «  In  » et si tu ne tombes pas dans les bonnes grâces de ces gens-là, eh bien! parfois, ça ne fonctionne pas... » Selon lui, ce milieu est rempli de projets (compositions, formations de groupes et organisations de spectacles, par exemple), mais également de beaux parleurs. « De se faire présenter quelque chose comme si c’était la meilleure chose au monde et finalement ça ne se concrétise jamais, eh bien!, tu te dis que tu as quand même perdu ton temps à t’en faire parler... »



       Bien que cela s’avère difficile par moment, gagner sa vie avec cette forme d’art est tout à fait possible. Comme le système ne fonctionne que par projets et contrats, les musiciens vivent parfois des creux, des moments où les sources de revenus se font plus rares. Il existe différentes façons de faire face à ce genre de défi. Duhaime-Perreault, pour sa part, enseigne à quelques élèves et joue dans les bars et cabarets. Il compose également des pièces musicales pour les projets auxquels il participe, ainsi que pour des commandes qu’on lui envoie. « Juste jouer, ça ne serait pas assez. Juste enseigner non plus. Il faut vraiment faire les trois. » En effet, puisque le salaire moyen d’un musicien s’élève à environ 22 000$/année et un compositeur fait en moyenne 36 000$/année. La méthode de Vincent Duhaime-Perreault est donc intelligente pour avoir un revenu plus régulier.


 Une passion vibrante



       M. Duhaime-Perreault est un artiste très passionné. Les embûches du métier ne suffiront pas à le détourner de sa volonté de faire de la musique. « Quand j’ai la chance de travailler, de faire des projets que j’aime, c’est le meilleur métier au monde! Et j’adore ça! Je sais que je suis heureux, quand je le fais! C’est quand je n’ai pas l’occasion de le faire que je suis plus anxieux ou malheureux », a-t-il dit. Pour lui, rien n’est mieux que de jouer des compositions originales. C’est là que « se situe le nerf de la guerre » selon ses dires.



       Les hauts et les bas de la vie d’un artiste comme Vincent Duhaime-Perreault sont aussi fréquents et semblables que ceux d’un manège. Parfois imprévisibles, nombreux et angoissants au départ. Toutefois, après avoir vécu avec un mode de vie du genre comme après avoir fait une montagne russe, on ressent jusque dans ses tripes que c’en valait la peine. Pour notre artiste, ce manège ne s’arrête jamais puisque le jeune guitariste travaille présentement sur un projet de jazz qui sera sans doute présenté dans les bars et cabarets montréalais d’ici peu.





Voici une composition jazz de Vincent Duhaime-Perreault:



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